Le terme « endométriose » provient du grec ancien « endon » (à l’intérieur), « mētra » (utérus) et du suffixe « -ose » indiquant une condition pathologique. Selon le ministère de la Santé, l’endométriose touche environ 10 % des femmes en âge de procréer, soit environ 1,5 million de femmes en France.
L’endométriose : symptômes, causes et impact sur la fertilité
Qu’est-ce que l’endométriose ?
L’endométriose est une maladie gynécologique chronique qui touche environ 1 femme sur 10 en âge de procréer. Pourtant, son diagnostic reste complexe et tardif : en moyenne, il faut 7 ans après l’apparition des premiers symptômes pour qu’elle soit identifiée.
Elle se caractérise par la présence de tissu semblable à l’endomètre (muqueuse utérine) en dehors de l’utérus. Ces tissus, appelés foyers d’endométriose, peuvent se développer sur les ovaires, les trompes de Fallope, le vagin, la vessie, les intestins, et parfois même sur des organes plus éloignés comme les reins ou les poumons.
Comme l’endomètre, ces foyers réagissent aux variations hormonales du cycle menstruel : ils s’épaississent et saignent à chaque cycle, mais sans pouvoir être évacués. Cela entraîne une inflammation chronique, des lésions et la formation de tissu cicatriciel (adhérences), pouvant provoquer des douleurs sévères et des complications, notamment des problèmes de fertilité.
Quels sont les symptômes de l’endométriose ?
Les symptômes de l’endométriose varient d’une femme à l’autre, mais ils ont tous un impact significatif sur la qualité de vie. Ils peuvent être légers ou sévères, et dans certains cas, la maladie est asymptomatique.
Check-list des symptômes courants :
- Douleurs menstruelles intenses(dysménorrhée), douleurs avant et pendant les règles.
- Douleurs pelviennes chroniques, sensations de crampes, tensions dans le bas-ventre.
- Rapports sexuels douloureux(dyspareunie), douleurs pendant ou après l’acte
- Troubles urinaires(dysurie)douleurs en urinant, besoin fréquent d’uriner.
- Problèmes digestifs(dyschésie), ballonnements, constipation, diarrhée, douleurs à la défécation.
- Saignements anormaux, spotting, ménorragies (règles abondantes et prolongées).
- Fatigue chronique, épuisement constant, manque d’énergie.
- Douleurs lombaires et abdominales, irradiant dans le dos et les jambes.
- Troubles de la fertilité, difficulté à concevoir, fausses couches à répétition.
Endométriose et fertilité : un lien direct
L’endométriose est l’une des premières causes d’infertilité féminine. En raison des adhérences et de l’inflammation chronique, elle peut altérer le fonctionnement des trompes de Fallope, perturber l’implantation embryonnaire et réduire la qualité des ovocytes.
Certaines solutions existent pour améliorer la fertilité des femmes atteintes d’endométriose :
- Traitements hormonaux pour limiter la progression de la maladie.
- Compléments alimentaires pour soutenir l’équilibre hormonal et la qualité des ovocytes.
- Techniques de PMA (procréation médicalement assistée) comme la FIV.
Avancées en diagnostic : Focus sur le programme ENDOBEST en France
7 ans, c’est le temps moyen nécessaire pour poser un diagnostic d’endométriose. Ce délai, souvent synonyme d’errance médicale et de souffrance, pourrait bientôt être réduit grâce à une avancée prometteuse : Endotest, un test salivaire innovant.
Comment fonctionne Endotest ?
Analyse de l’ADN salivaire grâce au séquençage de nouvelle génération et à l’intelligence artificielle Diagnostic non invasif, idéal pour les cas où l’imagerie est normale ou équivoque.
Le programme EndoBest : un essai clinique de grande ampleur
Depuis février 2025, Endotest est pris en charge à hauteur de 839 € par l’Assurance Maladie, en France, dans le cadre du programme EndoBest, une étude menée sur 25 000 femmes sur trois ans.
Qui peut bénéficier d’Endotest ?
- Femmes et personnes menstruées de18 à 43 ans.
• Présentant des symptômes évocateurs d’endométriose (douleurs chroniques, règles invalidantes, troubles digestifs, etc.).
• En troisième intention, après examen clinique pour lesquelles l’imagerie (échographie, IRM) est négative ou incertaine. Prescription : Endotest doit être prescrit par un gynécologue.
L’objectif est de réduire l’errance diagnostique et d’améliorer la prise en charge des patientes présentant des symptômes évocateurs d’endométriose.
Quels sont les traitements de l’endométriose ?
Prise en charge médicale : Évolution vers une stratégie plus orientée patient
À ce jour, il n’existe aucun traitement curatif de l’endométriose. Cependant, différentes solutions permettent de soulager les douleurs et de réduire l’impact de la maladie sur la qualité de vie et la fertilité.
Une prise en charge personnalisée et multidisciplinaire
Le traitement de l’endométriose repose sur une approche sur mesure, adaptée à la sévérité des symptômes et aux besoins de chaque patiente. Il combine plusieurs options :
- Traitements hormonaux: suppression hormonale pour bloquer les règles et limiter la progression des lésions.
- Chirurgie: en cas d’endométriose sévère, une intervention chirurgicale (coelioscopie) peut être envisagée pour retirer les lésions.
- Prise en charge de la douleur : gestion des douleurs chroniques via des antalgiques, des thérapies alternatives (ostéopathie, acupuncture) et un accompagnement psychologique.
- Suivi médical et adaptation des traitements : ajustement des soins en fonction des effets secondaires et des préférences des patientes.
Cette approche globale, centrée sur la patiente, vise à améliorer la qualité de vie, à réduire l’impact de l’endométriose sur la fertilité et à offrir un quotidien plus serein.
Elle inclut également un accompagnement pour la gestion de la douleur chronique et une prise en charge adaptée aux besoins spécifiques de chaque femme. L’objectif est d’optimiser les traitements en tenant compte des effets secondaires et des préférences des patientes, pour une approche plus efficace et mieux tolérée.
Pistes d’innovation actuelles et pour l’avenir :
Rôle de la nutrition et des nutraceutiques dans la gestion des symptômes
L’alimentation joue un rôle crucial dans la gestion des symptômes de l’endométriose. Une alimentation riche en aliments anti-inflammatoires, tels que les poissons gras, les légumes verts et les noix, peut aider à réduire l’inflammation.
De plus, certaines patientes bénéficient d’une réduction des symptômes en évitant le gluten et le lactose, en cas de sensibilité. Les nutraceutiques, notamment la vitamine D, sont également étudiés pour leurs effets bénéfiques potentiels, car une carence en vitamine D est fréquemment observée chez les femmes atteintes d’endométriose.
Impact du microbiome et pistes de recherche associées
Des recherches récentes suggèrent que le microbiote intestinal et génital pourrait influencer le développement et la progression de l’endométriose. Par exemple, la présence de certaines bactéries, comme Fusobacterium, a été détectée plus fréquemment chez les femmes atteintes d’endométriose. Ces découvertes ouvrent la voie à de nouvelles approches diagnostiques et thérapeutiques ciblant le microbiote.
Cibles thérapeutiques potentielles pour de nouveaux traitements
Plusieurs pistes thérapeutiques innovantes sont actuellement explorées. Le dichloroacétate, par exemple, est étudié pour sa capacité potentielle à réduire les douleurs associées à l’endométriose. De plus, des recherches sur les cannabinoïdes administrés par voie vaginale sont en cours pour évaluer leur efficacité dans le soulagement des symptômes douloureux.
Ces avancées témoignent d’une mobilisation croissante de la communauté scientifique pour mieux comprendre l’endométriose et développer des approches thérapeutiques plus efficaces et personnalisées.